" Le pouvoir infini de la beauté " - Hridi 3B

« Le pouvoir infini de la Beauté »

Je m’appelle Swana et je suis une fille comme les autres de mon pays, Copan. Aujourd’hui, nous sommes le deux septembre deux-mille soixante et il est actuellement dix-huit heures trois. Hier, j’ai fêté mon seizième anniversaire et je n’en suis pas très heureuse. Ici, à Copan, tout le monde cherche à faire ressortir le plus parfait portrait de soi-même, et l’adolescence est le moment de la vie où l’on cherche plus que jamais à être beau et physiquement parfait. Mais selon moi, la beauté extérieure n’a pas de valeur. Copan est un pays sur l’ancienne terre de Mongolie. « Beauté » est le mot le plus parfait pour qualifier ce dernier. Avec une technologie plus avancée que n’importe quel pays au monde, Copan est vu comme le royaume de la Terre.

Je viens de rater le premier service de train volant de dix-huit heures. C’est un train qui fonctionne en captant des ondes et qui roule avec l’énergie cinétique du vent. Comme d’habitude, j’ai traîné dans la librairie antique, non loin de mon lycée, pour chercher des livres de philosophie. Etant une matière oubliée, ces livres sont en voie de disparition, les plus récents datent de deux-mille seize. Ce sont les seuls vrais livres, de ceux que l’homme a crées il y a des centaines d’années. L’humanité considère désormais sa propre invention comme étant de l’ordre du mythe. A présent, les gens sont noyés dans les électro-magazines, les digitalivres et les cahiécrans, cherchant et notant de plus en plus d’astuces et de conseils beauté. Ces objets techniques fonctionnent grâce à l’électricité et sont et sont fabriqués dans un plastique résistant à une température de neuf-cent degrés Celsius. Le peu de personnes qui refusent de dédier leur vie à la beauté et évitent les boutiques de vêtement et les salons de beauté à quinze étages sont les hontes de la société, de grands malades souffrant d’une maladie contagieuse mortelle, qui méritent d’être tués. En fait, ils ne sont pas vus comme des humains, et tout cela à cause d’une émission de télé-réalité.

Je suis une de ces malades, cachée sous mon masque de maquillage. Je viens de rentrer chez moi, mes parents m’attendant pour visionner l’émission préférée de tous les Copanais et même des étrangers et qui s’appelle « Le pouvoir infini de la Beauté ». Cette émission, qui retourne le cerveau des petits enfants jusqu’à celui des grands-parents, explique le pouvoir de la beauté et présente de nouveaux produits pour devenir irréellement beau. Chaque année, elle invente de nouveaux critères de beauté et des humains, beaux comme les rares étoiles du ciel, les présentent. Il obligent ainsi les gens à tout faire pour répondre à ces critères, jusqu’à en oublier de vivre. Ce n’est pas tout, ils ont mis en place des lois mortelles. Les êtres humains qui ne correspondent pas à ces critères esthétiques sont envoyés à l’hôpital pour être soignés, puis on leur brûle le visage avec de l’acide pour faire comprendre l’importance de la beauté. Certains se suicident et d’autres sont tués dans la phase finale du soin.

Quand arrivera mon tour ? Je ne sais pas. Mais je veux qu’ils sachent tous que « la beauté n’est qu’éphémère » ou encore que « la beauté capture les yeux et la personnalité capture le coeur ». Je veux leur faire lire des livres de philosophie et leur faire apprécier la beauté de la vie et les cadeaux de la nature.

Hridi S., 3B.